Formes et sens de la relation concessive dans le Débat de Folie et d'Amour de Louise Labé (1555) - Université Côte d'Azur Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue L'information grammaticale Année : 2004

Formes et sens de la relation concessive dans le Débat de Folie et d'Amour de Louise Labé (1555)

Résumé

Au XVIème siècle, la réflexion grammaticale sur la concession reste essentiellement descriptive. Les auteurs s'intéressent surtout aux outils logiques utilisés dans ce type de relation logique. Dans son Tretté de la grammere francoeze (1550), Louis Meigret répertorie ainsi certains connecteurs concessifs sous la rubrique des conjonctions adversatives : Les aocunes sont auersatives : come, més, toutefoes, combien que, a tout le moins, ains, ainçoes 1 Dans L'éclaircissement de la langue française (1530) 2 , Palsgrave, cite pareillement un certain nombre de marqueurs concessifs, qui fonctionnent en corrélation, comme combien que/ toutefois, combien que/ si, ou jasoyt ce que/ neantmoins. Ces considérations grammaticales n'impliquent qu'une analyse sommaire de la relation logique, sans commune mesure avec la réflexion ramiste 3. Dans sa Grammaire (1562, puis 1572), Pierre de la Ramée classe les marqueurs concessifs dans la catégorie générale des conjonctions énonciatives, dans laquelle « les parties sont asseurées pour certain ». A l'intérieur de la catégorie énonciative, il isole le groupe des conjonctions ségrégatives, « quant les sens comme non-vrays ensembles sont segregés ». Enfin, dans l'ensemble des conjonctions ségrégatives, il relève la catégorie des conjonctions discrétives, « quand les parties sont separées de raison » et il illustre ce cas de figure par les marqueurs concessifs « combien-que », « toutesfois », « mais », « atoutlemoins », « « ains », « pour le moins », ou encore « iacois » 4. Dans sa Dialectique (1555), il propose la même approche de la concession : la relation logique est classée dans les arguments artificiels, et plus spécifiquement dans la catégorie des comparez. Dans les comparez, il distingue deux ensembles : le premier concerne les comparaisons quantitatives, le second est d'ordre qualitatif. Dans ce dernier ensemble, il identifie l'argument des dissemblables, présenté comme suit : Dissemblables sont desquelz la qualité est diverse et s'appellent aussi différentz, comme dissimilitude et différence sont prises pour un 5 La plupart des exemples fournis comportent des marqueurs concessifs. Ramus explique ainsi que « la dissimilitude est fort fréquente en ceste formule : Combien...toutefois », ou encore avec la corrélation « si...néantmoins ». Dans le Débat de Folie et d'Amour 6 (1555), Louise Labé utilise la concession de façon assez conséquente. Dans un premier temps, nous décrirons les divers outils concessifs mis en oeuvre, en établissant notamment des comparaisons avec les pratiques alors les plus usuelles. Puis, nous analyserons deux effets de sens de cette relation logique, en nous référant notamment à l'approche ramiste.

Mots clés

Domaines

Linguistique
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Dates et versions

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Identifiants

  • HAL Id : hal-01363058 , version 1

Citer

Véronique Montagne. Formes et sens de la relation concessive dans le Débat de Folie et d'Amour de Louise Labé (1555). L'information grammaticale, 2004, 104, pp.37-41. ⟨hal-01363058⟩
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